Le rapprochement avec l’Iran : une menace pour la cohésion sociale et religieuse au Niger

Par : Oumar Moctar Alansary, écrivain et homme politique nigérien
Au cœur du désert nigérien, où le peuple pulse d’une aspiration à la liberté et à l’indépendance, le Niger fait face à des défis existentiels qui menacent son tissu social et sa souveraineté nationale. Le coup d’État militaire de juillet 2023, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, n’a pas seulement marqué un tournant politique : il a ouvert la voie à une influence iranienne croissante, s’infiltrant par le biais de coopérations sécuritaires et d’institutions culturelles. Cette montée en puissance intervient alors que le Niger lutte contre l’escalade des menaces des groupes terroristes extrémistes, rendant ce rapprochement avec l’Iran une menace directe pour l’identité sunnite des Nigériens, leur unité sociale et leur stabilité nationale. Résister à cette influence n’est pas seulement une nécessité politique, mais un devoir patriotique pour préserver la cohésion de la société nigérienne et protéger ses valeurs culturelles et religieuses.
L’influence iranienne : une tentative d’infiltration de l’identité nigérienne
Depuis des décennies, l’Iran s’efforce de renforcer sa présence au Niger à travers des stratégies de soft power, incarnées par la création d’institutions comme le lycée Az-Zahra à Niamey, l’Université internationale Al-Mustafa ou encore l’hôpital iranien. Ces établissements, qui offrent des services éducatifs, médicaux et des bourses d’études, ne sont pas de simples initiatives humanitaires : ils constituent des outils visant à propager l’idéologie chiite et à étendre l’influence iranienne dans un pays où les sunnites malékites représentent plus de 99 % de la population. Cependant, grâce à sa cohésion religieuse et culturelle, le peuple nigérien a fermement résisté à ces tentatives. Les Nigériens ont certes accepté ces services pour des raisons pratiques, cherchant à améliorer leurs conditions économiques et éducatives, mais ils sont restés attachés à leur identité sunnite, soutenue par des institutions religieuses locales solides et l’influence de pays sunnites comme l’Algérie, le Maroc et l’Arabie saoudite.
L’échec de l’Iran à pénétrer le tissu social nigérien reflète la force de la cohésion culturelle et religieuse du peuple. Les différences doctrinales entre sunnites et chiites, combinées à la concurrence de pays sunnites offrant des alternatives culturelles et religieuses plus en phase avec les valeurs nigériennes, ont marginalisé les institutions iraniennes. Le peuple nigérien a prouvé que son identité ne s’achète ni par des bourses ni par des services, et que sa détermination est plus forte que toute tentative de modifier ses croyances ou sa culture.
Le coup d’État militaire : une porte ouverte à l’expansion iranienne
Le coup d’État de juillet 2023 a créé un vide politique et sécuritaire dangereux, exacerbé par le recul de l’influence occidentale au Niger, notamment après la rupture de la coopération avec la France et la suspension de l’aide américaine. L’Iran a su exploiter ce vide pour renforcer son influence, trouvant dans le gouvernement militaire de transition un partenaire alternatif pour combler le déficit politique et sécuritaire. Ce rapprochement s’est concrétisé par une coopération sécuritaire préoccupante, marquée par l’arrivée d’une délégation du Corps des Gardiens de la révolution islamique à Niamey en avril 2024, suivie par la visite du général Ahmad Reza Radan en mai 2025. Ces initiatives, officiellement justifiées par la lutte contre le terrorisme, risquent de transformer le Niger en un théâtre de conflits régionaux, menaçant sa souveraineté nationale et sa cohésion sociale.
Les réseaux locaux établis par l’Iran, comme les diplômés de l’Université Al-Mustafa, ont facilité ce rapprochement gouvernemental, mais n’ont pas réussi à altérer l’identité culturelle ou religieuse du peuple nigérien. Au contraire, ces démarches ont suscité une vague d’indignation populaire, exprimée avec force sur les réseaux sociaux comme X, où les Nigériens ont dénoncé ce rapprochement comme une tentative désespérée de combler le vide politique laissé par le retrait des partenariats occidentaux. Cette colère traduit un rejet populaire massif de toute tentative d’exploitation du Niger ou de menace contre son unité sociale.
Pourquoi l’influence iranienne constitue-t-elle une menace pour le Niger ?
L’influence iranienne, qu’elle passe par la coopération sécuritaire ou les institutions culturelles, représente une menace directe pour la cohésion sociale et religieuse du Niger, particulièrement dans un contexte de montée des menaces terroristes extrémistes. Cette influence cherche à exploiter les divisions ethniques et sociales, comme celles entre Haoussas et Zarmas, et tente de semer les germes de tensions confessionnelles dans une société religieusement unie. Par ailleurs, le rapprochement avec l’Iran expose le Niger au risque de s’enliser dans des conflits régionaux, comme la rivalité entre l’Iran et les monarchies du Golfe, ce qui va à l’encontre des intérêts nationaux du Niger et aggrave l’instabilité.
Le peuple nigérien, fort de sa cohésion sociale et religieuse, a démontré une résistance remarquable à cette influence, soutenu par des alternatives culturelles et religieuses proposées par des pays sunnites comme l’Algérie, dont le modèle s’aligne sur les valeurs malékites ancrées dans la société nigérienne. Cependant, la persistance du régime militaire et le rapprochement avec l’Iran constituent un défi majeur, exacerbant les tensions internes et entravant les efforts de lutte contre le terrorisme. Cette situation exige une vigilance populaire constante et un renforcement de l’unité nationale pour faire face aux défis internes et externes.
Le rôle du terrorisme dans l’aggravation des défis
Le danger de l’influence iranienne ne peut être dissocié des défis sécuritaires auxquels le Niger est confronté, avec l’intensification des activités des groupes terroristes extrémistes, comme les factions affiliées à Al-Qaïda et à Daech dans la région du Sahel. Ces groupes exploitent le vide sécuritaire créé par le coup d’État et l’augmentation des tensions sociales pour étendre leur emprise.
La coopération sécuritaire avec l’Iran, présentée comme une solution à la lutte contre le terrorisme, risque d’avoir des effets contre-productifs, en attisant les sensibilités confessionnelles et en aggravant l’instabilité. S’appuyer sur des puissances étrangères comme l’Iran, au lieu de développer des capacités nationales indépendantes, affaiblit la souveraineté du Niger et l’expose aux risques d’ingérences extérieures.
Conclusion : un appel à l’unité nationale et à la protection de la souveraineté
Le Niger se trouve aujourd’hui à un carrefour critique. L’influence iranienne, qui s’infiltre à travers la coopération sécuritaire et les institutions culturelles, constitue une menace directe pour la cohésion sociale et religieuse du peuple nigérien, particulièrement dans un contexte de montée du terrorisme extrémiste. Le régime militaire, en ouvrant la voie à cette influence, aggrave les défis internes et met en péril la souveraineté nationale. Nous appelons le peuple nigérien à s’unir pour protéger son identité sunnite et son tissu social contre les tentatives d’infiltration étrangère. Le rapprochement avec l’Iran, qui risque d’entraîner le pays dans des conflits régionaux, doit être rejeté. Il est impératif de restaurer la stabilité en renforçant l’unité nationale et en développant des stratégies nationales pour lutter contre le terrorisme. Avec la détermination de son peuple et sa cohésion sociale, le Niger est capable de surmonter ces défis et de préserver sa souveraineté et son identité culturelle.
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